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La rentrée scolaire à MILLY-LA-FORET

22 Septembre 2011

Rentrée scolaire : le ministre veut faire croire qu’elle s’est très bien passée !
Il n’en est rien !
 
Dans le primaire de nombreuses écoles ont vu les parents et leurs élus locaux se mobiliser
pour enrayer une logique comptable qui nie les particularités locales, et qui tend à augmenter toujours plus le nombre des élèves par classe au détriment de leurs intérêts.
Le ministre claironne dans les médias une moyenne de 22 élèves par classe !... les parents commencent à s’en exaspérer et aimeraient le vérifier effectivement dans leur propre école !
Leurs enfants se retrouvent réellement dans des classes de 27 /30 (même en maternelle !)
quand cela ne monte pas au dessus en cours d’année, suite à l’arrivée de  nouveaux !
Plus inquiétant encore, la politique qui consiste à gratter tous les fonds de tiroirs mène
les Académies à ne plus respecter les règles de l’Education nationale définissant  les quotas d’enseignants pour un nombre d’élèves (l’administration ne sait plus compter- c’est un comble !!!-, elle a pu ainsi s’autoriser à enlever un poste de ci de là, même si le nombre des élèves est un peu supérieur à sa propre norme !).
 
C’est dans ce contexte tendu que les parents d’élèves de l’école élémentaire Jean Cocteau soutenus par la municipalité ont tenu à se montrer présents le jour de la rentrée en défense d’un poste d’enseignant que personne ne trouvait être de trop : sa perte allait conduire à une multiplication des classes à double niveau, pas toujours adaptées pour les élèves et suivant les équipes d’enseignants.(notons que ce poste conservé aurait enfin permis d’atteindre la moyenne-supérieure-des 22 élèves par classe, dans la réalité !, et aurait préparé l’arrivée d’éventuels enfants en cours d’année dans des conditions favorables). (Très concrètement les années précédentes, on a pu dénombrer jusqu’à 33 ou 34 élèves dans des classes dans l’autre école élémentaire dont l’équipe enseignante est plus restreinte! …).
A l’école J. Cocteau, malheureusement l’effectif a manqué de 4 élèves, le poste a été supprimé. La mobilisation des parents, l’action conjointe de la mairie et du député F.Marlin, la pétition qui a recueilli sur la ville presque 400 signatures en 2 jours ont néanmoins exprimé un mécontentement  et une sensibilisation sur les conditions inquiétantes réservées à la scolarité des enfants.
 
Le ministre de l’EN peut vouloir communiquer aussi bien que le serpent Ka a dans le Livre de la Jungle ( «  ait confian- an-an-an- cececececece… » !)… mais l’on peut commencer sérieusement à se poser la question,de quelle jungle, est mise en place par ses soins dans les écoles ! …
A Saintry (91) des parents ont dû occuper la cour de l’école en y campant durant 10 jours pour sauver un poste qui n’aurait jamais dû être enlevé ! A Maisse( 91) les parents et le Maire ont coupé la route principale tout un samedi  pour manifester leur désaccord et garder une classe en maternelle … ! … un Maire en Savoie a fini par décider de recruter un instituteur avec son budget de la commune pour maintenir son école et le « bruit »des enfants en récréation dans son village …( !), un autre Maire à Tournan en Brie ( 77) excédé de ne pouvoir  avoir suffisamment d’enseignants, vient de décider de facturer à prix fort l’EN pour l’utilisation de salles et de bureaux mis à disposition de l’Académie locale, jusqu’à présent sous  des tarifs très en dessous du marché! …
 
Si de telles actions radicales et surprenantes pour sauvegarder l’intérêt des enfants, s’imposent - les élèves continuent néanmoins de subir un contexte qui ne facilite pas les apprentissages et leur épanouissement dans un milieu adapté; avec des enseignants qui peuvent se sentir de moins en moins reconnus, bien qu’ils cherchent à maintenir le cap résolument ; de jeunes enseignants propulsés dans les classes sans la moindre formation professionnelle, et des remplaçants qui ne sont plus forcément des professionnels de l’enseignement. …
 
Hormis cela, ce fût une bonne rentée ! …Mr le Ministre et Mr le Président de la République !...
 
Dans le secondaire, tout s’est passé également à merveille !!!   …
 
Au collège Jean Rostand, c’est la première fois que les moyens en enseignement n’ont pas augmenté en proportion du nombre des élèves ! (comme dans tous les autres collèges et lycées).
30 élèves sont accueillis en plus par rapport à l’an dernier, mais l’équipe des professeurs compte l’équivalent d’un poste et quelque en moins !!!
Bien évidemment, cela n’a rien provoqué de spectaculaire : aucun élève n’a été renvoyé chez lui parce qu’il n’y a pas de prof ! …
Mais les classes sont un peu plus chargées, des travaux en demi groupes possibles les années précédentes ne vont plus pouvoir se tenir, et inutile de parler des cours en demi groupes qui devraient se généraliser pour un apprentissage actif dans le parler en langue vivante !
 
On vous parle dans les médias de « soutien prévu pour tous les élèves » : c’est faux : toutes les heures nécessaires en français et en maths ne seront pas couvertes en 6è ; et il n’y en aura probablement pas du tout en 5è et 4è ! …à moins que ce ne soit au compte goutte …
Ce sont justement les dispositifs envers les élèves les plus en difficultés qui disparaissent ! …
 
On vous parle de la mise en place de « parcours individualisés » …
Les « parcours s’individualisent « tellement … qu’il n’existe plus de 4è ou de 3è d’insertion pour les élèves qui avaient besoin d’une approche plus professionnelle et d’une attention plus particulière pour progresser. Un système de tutorat y succède sans moyens désignés pour  le structurer sérieusement.
Les « parcours s’individualisent »,… mais le jour où plus d’élèves que prévu osent choisir une option latin par ex, cela ne cadre pas avec les moyens impartis et toutes les manœuvres sont mises en place par l’administration pour décourager ces individus, et faire cadrer leur nombre dans des limites commandées par les restrictions budgétaires.
 
Derrière des mots aux atours ambitieux se camouffle une dégradation réelle des conditions d’enseignement. Elles sont d’autant plus scandaleuses qu’elles s’attaquent en premier aux élèves les plus fragiles. Cela risque de peser gravement sur l’ambiance scolaire de tous les établissements.
 
Le collège s’est vu également retirer un des deux postes de Conseillère Principale d’Education (contrôle des absence, action auprès des familles en cas de décrochage, soutien des élèves en cas de difficulté ponctuelle , dialogue et mesures adaptées en cas de problème de discipline…) …
Officiellement le ministre se déclare lutter contre la violence dans les établissements, et  les brimades entre les élèves ! … La preuve en est faite ! …
 
Le maître mot des Inspecteurs d’Académie pour expliquer les rabotages en tous genres est « l’équité » ! …
Elèves et parents, se voient infliger au passage une petite leçon de morale et de culpabilisation : ils devraient accepter des suppressions de moyens par équité, au prétexte qu’il y aurait pire ailleurs ! …
 
Nous savons bien que toutes ces restrictions sont dues au « fameux » non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ! et à des choix bien particuliers où les finances publiques- nos impôts-recapitalisent à tout va des banques sans contre parties ni intérêts, ou sont investis dans des secteurs peut-être moins prioritaires que l’éducation ou la santé.…
 
Il est urgent de mettre fin aux inégalités et de garantir la réussite de tous les élèves.
Trois rapports dont celui de l’OCDE viennent de condamner la politique appliquée en matière d’éducation.
Allons nous encore longtemps, laisser ce gouvernement continuer de répéter que tout se passe bien dans le meilleurs des mondes des établissements scolaires?
 
 
 
                                                                                                     Criella   Lacrai

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