Cancún marque sans doute une relance du processus de négociation sur le climat : 193 pays ont inscrit dans une décision officielle de l'ONU qu'ils « reconnaissent que le changement climatique est indiscutable et qu'il est issu très probablement des activités humaines » .
Les objectifs de réduction des émissions des pays industrialisés pour 2020 sont désormais inscrits dans le cadre de la convention climat, et un dispositif pour enregistrer et vérifier les actions des pays en développement est mis en place.
L’objectif de limiter à long terme l’augmentation de la température globale à 2°C est également inscrit dans le cadre de la convention climat.
L’accord de Copenhague est désormais intégré à la Convention sur le climat, et plusieurs de ses recommandations pourront être mises en œuvre :
Création d'un Fonds vert pour le climat pour soutenir les projets, les programmes, et les politiques des pays en développement.
Constitution d'un comité pour l’adaptation aux effets du changement climatique pour guider les actions des pays en développement ;
Mise en place d’un centre de technologie pour le climat pour développer le savoir-faire sur les nouvelles technologies vertes dans les pays en voie de développement ;
Lancement du mécanisme de lutte contre la déforestation.
Néanmoins, les pays présents n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un programme de travail pour trouver de nouvelles sources de financements. L'idée d'une mise à contribution du secteur aérien et maritime a été abandonnée, face à l'opposition de certains pays, et notamment des pays pétroliers.
Le texte reconnaît en outre que les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de 25% à 40% d'ici 2020.
Jean Jouzel, membre du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat) , rappelle qu'en l'état actuel, les engagements de réductions pris par les pays industrialisés conduisent à un réchauffement d'au moins 3°C. Les pays affirment pourtant vouloir" tout mettre en œuvre pour limiter le réchauffement en deçà de 2°C".
Pour cela, il faudra que les pays industrialisés augmentent significativement leur engagement. Pour l'Europe, cela signifie une réduction de 30% de ses émissions en 2020, alors qu'aujourd'hui, l'Union se contente d'un objectif de 20%.
Seuls des progrès importants sur ce point permettront d'obtenir un accord ambitieux à Durban, en Afrique du Sud, lors de la prochaine conférence en décembre 2011.